C’est l’été, début des
années 2000, Anton et Bozo, deux cousins, sont de retour sur la côte atlantique
pour les vacances. Ils y retrouvent Jessica, une fille du coin avec qui ils
aiment traîner car «elle connaît plein de trucs». Jessica a les cheveux courts,
joue au foot avec les garçons, est incollable en mécanique et cache ses formes
avec une ceinture orthopédique sous un survêtement de sport. Elle est, selon
les standards de l’époque, un «garçon manqué» et attise forcément jalousie et
mesquinerie auprès de ses semblables. Alors, depuis son bunker, elle observe en
cachette les autres jouer le feuilleton de l’adolescence et passe sa
frustration sur les deux cousins en les provoquant dans leur puberté naissante.
À l’instar de ses personnages, Camille Poulie tourmente son dessin pour saisir
au plus juste leur gestuelle, leurs tics et leurs postures forcées, syndromes
d’un âge dont il est difficile d’être le héros lorsqu’on ne correspond pas aux
stéréotypes. Une thématique éculée dont «Bunker» se démarque avec brio par sa
fraîcheur et sa franchise. Une belle découverte! (Pascal)
Bunker par Camille Poulie chez Dupuis, 20,00€ (20,95€)
