mercredi 29 juin 2022

Chronique: Les cœurs de ferraille de Béka et Munuera

 

Dans un monde où les robots font partie intégrante du quotidien, Iséa est une jeune fille solitaire totalement délaissée par sa mère, une femme froide et hautaine. Son réconfort, elle le trouve dans « Cyrano de Bergerac », son film préféré, mais aussi auprès de Tal, sa seule amie qu’elle a rencontrée en ligne, et Debry, sa robot-nounou qu’elle aime plus que tout. Alors, quand cette dernière est injustement renvoyée par sa mère, Iséa décide de partir à sa recherche. Accompagnée de Tilio, un garçon de sa classe, l’adolescente ne reculera devant rien ni personne, humain ou robot, pour retrouver le seul être qui l’ait jamais aimée ! Munuera et Béka nous embarquent dans un univers original où l’Amérique profonde de Tom Sawyer côtoie la robotique et signent un premier tome haut-en-couleurs surprenant où l’émotion n’est jamais bien loin. Car, dans un monde où la frontière entre l’humain et le robot n’a jamais été aussi ténue, se pourrait-il que la véritable humanité se dissimule finalement dans un coeur de ferraille ?

Les cœurs de ferraille de Béka et Munuera chez Dupuis, 12,90 (13,50€)


Chronique de "Faut faire le million" de Gilles Rochier

« Faut faire le million » nous replonge au cœur de la cité de Gilles Rochier, véritable matrice organique de ses récits. Mais ce nouvel ouvrage partage également avec « La petite couronne » dont il pourrait être une suite, ce personnage principal en décalage avec un monde qu’il connaît pourtant depuis son enfance. Fatigué de zoner dehors toute la journée et de vivre de petits boulots, lassé de cet horizon bouché et de ne pouvoir espérer mieux, le personnage est autant énervé contre lui-même que contre ses amis, finissant par se brouiller avec tout le monde. Et puisqu’il aspire désormais à être seul le plus souvent possible, il marche inlassablement pour fuir ses potes, s’éloigner de « toutes décisions ou échéances définitives » et respirer un autre air. Mais sa tentative de fuite est sérieusement malmenée lorsqu’il apprend qu’un de ses amis d’enfance a été retrouvé dans une poubelle après avoir été battu à mort... Au fil de ses albums, Gilles Rochier a construit son propre univers, empreint d’un humour décapant, de tendresse et de fragilité mais aussi d’une profonde colère qui questionne ouvertement nos modes de vie et de pensée. Quant à son dessin détaillé et expressif, il contribue à la sincérité et à la sensibilité de cette immersion dans le vécu d’un homme et dans le rapport à son environnement. « Faut faire le million » est un nouveau brillant jalon dans le parcours d’un auteur dont l’intelligence, le talent et l’humilité pourfendent la médiocrité !!  (Philippe)

Faut faire le million de Gilles Rochier chez 6 Pieds Sous Terre, 17,10 (18,00€)


Opération « In ze pocket » chez Dargaud


Opération « In ze pocket » chez Dargaud avec la réédition en format poche de neuf classiques de l’éditeur. Qui dit petit format dit petit prix : 9,50€ la BD !

L’objectif est double : d’une part attirer un nouveau lectorat habitué aux romans-poches et d’autre part, proposer des BD à un prix similaire à celui des mangas.

Pablo l'intégrale de Julie Birmant et Clément Oubrerie

Celle que je ne suis pas de Vanyda

Les Filles de Salem de Thomas Gilbert

Pucelle de Florence Dupré la Tour

Mécanique Céleste de Merwan

Tebori de José Manuel Robledo et Marcial Toledano

Nimona de Noelle Stevenson

Pistouvi de Merwan et Bertrand Gatignol 

Idéal Standard d'Aude Picault


Le meilleur de Batman

Urban Comics vous propose de découvrir le meilleur de Batman avec une sélection de 10 récits à 4,90€. Idéale pour découvrir le mystérieux Chevalier Noir de DC Comics

Batman Année Un : F. Miller et D. Mazzuchelli

Batman The Dark Knight Returns : F. Miller

Batman Arkham Asylum : G. Morrison et D. MC Kean

Batman Année Zéro : S. Snyder, J. Tynion IV, Capullo, Albuquerque et Clarke

Batman Le Coeur de Silence : P. Dini et D. Nguyen

Batman Sombre Reflet : S. Snyder et Jock

Batman Aventures : T.Templeton, D. Slott et R. Burchett

Le fils de Batman : G. Morrison et A. Kubert

Batman Terre-Un : G. Johns et G. Frank

Batman Curse of The White Knight : S. Murphy


Maintenant que vous voilà entrés dans l’univers de la chauve-souris, nous vous invitons à creuser plus profond et à découvrir l’œuvre de Tim Sale. Sa disparition ce 16 juin 2022 a profondément touché la profession. L’artiste légendaire avait un don particulier pour donner une dimension humaine aux super-héros. R.I.P.

Nouveautés (juin 2022)

Les nouvelles aventures de Lapinot # 6 de Trondheim, L'association, 13,30€ (14,00€)

La Jeunesse de Thorgal # 10 de Surzhenko et Yann, Le Lombard, 11,90€ (12,45€)

Sigrid # 2 de Chauvel, Riccio et Lou, Delcourt, 15,30€ (16,05€)

Ekhö # 11 de Barbucci et Arleston, Soleil, 14,30€ (15,00€)

Mages # 8 de CorduriéLaci et Nanjan, Soleil, 14,30€ (15,00€)

Black Squaw # 3 de Yann et Henriet, Dupuis, 13,80€ (14,50€) – couverture alternative disponible

Wunderwaffen # 20 de Nolane et Maza, Soleil, 14,30€ (15,00€)

Les Chevaliers du ciel - Tanguy et Laverdure # 10 de Buendia, Zumbiehl et Philippe, Dargaud, 12,40€ (13,00€)

Agata # 3 d’Olivier Berlion, Glénat, 17,10€ (18,00€)

Mashle # 9 de KomotoKazé 6,70€ (6,99€)

Darling in the Franxx # 3 de Kentaro Yabuki, Delcourt, 7,70 (8,05€)

Jagaaan # 14 de Nishida et KaneshiroKazé 7,70€ (8,05€)

Bucket List of the dead # 5  de Aso et Takata, Kana, 7,20€ (7,45€)

Toilet-Bound Hanako-Kun # 00 de Aidairo, Pika, 7,20€ (7,55€)

Miroirs de Shirai et DemizuKazé 7,70€ (8,05€)

Moriarty # 13 de Takeuchi et Miyoshi d’après Conan Doyle, Kana, 6,60€ (6,85€)

The Fable # 8 de Katsuhisa Minami, Pika, 8,20€ (8,55€)

Arslân # 15 de Tanaka et Arakawa, Kurokawa7,30€ (7,65€)

Les voyages de Kitaro # 2 de Shigeru Mizuki, Cornelius, 15,70€ (16,50€)


Magazine Garo (Dossier)


Si vous avez l’occasion de passer par Paris en juillet, ne manquez pas l’exposition « Garo 1964-1974, une histoire dans l’Histoire » qui se tient jusqu’au 30 juillet à la Maison de la culture du Japon.

Garo est au manga ce que Métal Hurlant est à la BD! Avec 15 ans d’avance…

Avant 1960, les mangas s’adressent principalement aux enfants. Il n’y a pas de place pour le Gekika, nouveau « style » de manga aux préoccupations plus adultes.

C’est ainsi qu’en 1964, Katsuichi Nagai lance le magazine « Garo ». Son premier objectif étant d’offrir à « Kamui Den », le nouveau Gekika de Sanpei Shirato une diffusion dans tout le pays. Mais au-delà de ça, Nagai désire donner une visibilité à toute une série d’œuvres pas suffisamment conventionnelles (soit dans la forme, soit dans le fond, voire les deux) pour les éditeurs traditionnels qui les refusent.

Garo devient ainsi le support de l’avant-garde japonaise, mais aussi un espace de contestation…

Il faut dire que cette nouvelle génération d’auteurs nés dans l’après-guerre est plus éduquée et consciente des conflits sociaux. Bien avant Mai 68 chez nous, dès 1960, de violentes manifestations anti-américaines enflamment l’archipel (sans succès cependant puisque le traité de sécurité nippo-américain sera malgré tout renouvelé). Le Japon est entré dans une nouvelle ère technologique (avec notamment la mise en service du 1er train à grande vitesse au monde, le Shinkansen, à l’occasion des JO de 1964). Si cette modernité, un peu « sience-fi », fascine l’Occident, elle laisse sur le carreau nombre de Japonais incapables de s’adapter aux changements rapides de la société.

C’est à cette époque que Yoshiharu Tsuge crée « la bande dessinée du moi », à savoir un style de récit autofictionnel et ce, environ 35 ans avant que le genre n’explose dans la BD franco-belge (un peu plus franco que belge d’ailleurs).

En 1971, « Kamui Den » arrive à sa fin. Le Japon est désormais pourvoyeur de modernité pour le reste du monde. Il exporte en masse de nouveaux biens d’équipement (Toshiba, Sony, Canon, etc.). Le japonais lambda voyage, dépense et se préoccupe peu des luttes sociales. Par ailleurs, la révolte étudiante de 1968 a été réprimée très violement ce qui a eu pour effet de radicaliser une partie de ses troupes, mais aussi de fragmenter le mouvement en multiples factions jusqu’à le faire disparaître. Dans la nostalgie de son passé impérial (l’Empereur actuel a un rôle uniquement symbolique) la société nippone devient conservatrice, nationaliste et le tenant d’une économie ultra-libérale.

Les auteurs de Garo savent désormais que la révolution dont ils avait rêvé n’aura pas lieu. Leurs récits deviennent plus sombres. Celui qui créa le terme « Gekika », Yoshihiro Tatsumi « préfère aux séquences dynamiques les images sombres, cruelles et urbaines » [description de l’album « Cette ville te tuera » dans le catalogue de Cornelius.]. Ses personnages désabusés et résignés attendent …la fin.

Après 1974, dernière année couverte par l’expo à Paris, les ventes de Garo commencent à chuter. Les anciens commencent à partir et une nouvelle concurrence émerge. Dans les années 80, Le manga devient à son tour un objet de consommation de masse et d’exportation. Les grands éditeurs élargissent leurs catalogues. Garo se noie petit à petit dans la masse. Différentes formules pour le faire survivre seront tentées jusqu’en 1996, année durant laquelle Nagai décède. Encore quelques numéros plus tard, le mensuel, devenu bimensuel puis saisonnier paraît pour la dernière fois en 2002.

On notera tout de même que même dans ses années de déclin, le magazine aura encore permis de découvrir quelques auteurs alternatifs marquants tels que MaruoFuruya ou encore Kiriko Nananan.

Nos chroniques :

La raison d’être de Garo

Sanpei Shirato : Kamui Den (épuisé)

Les anciens

Yoshiharu Tsuge : L'homme sans talent

Shigeru Mizuki : Hitler (épuisé) et Les voyages de Kitaro

Les années sombres

Yoshihiru Tatsumi : Rien ne fera venir le jour, L’Enfer (épuisé) et Cette ville te tuera

Kazuichi Hanawa : Dans la prison

Yarô Abe : La cantine de minuit

La deuxième génération

Suehiro Maruo : L’Enfer en bouteille (épuisé)

Usamaru Furuya : Notre Hikari Club

Pour aller plus loin :

Présentation audio de la mythique revue GARO (et du "gekiga") par l'historien Erwin Dejasse sur radio.Grandpapier.

Pour aller visiter l’expo:

Garo 1964-1974, une histoire dans l’Histoire à la Maison de la culture du Japon à Paris, du 14 juin au 30 juillet 2022.


mercredi 15 juin 2022

Exclu Canal BD!

Fin de la trilogie uchronique de Marazano et Guilhem ! (Retrouvez notre chronique du 1er tome)

Ce tirage spécifique au réseau CANAL BD et limité à 920 exemplaires reprend la version N&B de l’album paru aux éditions du Lombard.

Il est agrémenté d’une couverture originale, d’un dos toilé et d’un cahier graphique supplémentaire.

Les Trois Fantômes de Tesla de Richard Marazano et Guilhem, 16,99€ (édition normale, 13,30€)


Promo!

Pour lire des mangas tout l’été, Pika vous propose une opération découverte promotionnelle: des packs composés d’un tome 1 et d’un tome 2 de la même série au prix d’un seul tome !

5 packs sont proposés parmi les séries suivantes : Blue Lock, Fairy Tail – 100 Years QuestKaguya-sama : Love is War, The Quintessential Quintuplets et Toilet-bound Hanako-kun.


Chronique de "Je viens de loin mais je repars bientôt" d' Enzo Smits et Ward Zwart

Gus Jensen joue dans une groupe de rock à succès. Suite à une rupture amoureuse avec sa compagne, membre du même groupe, il retourne dans le village de son enfance: un pèlerinage forcé dans lequel il retrouve l’environnement sans perspective qu’il a fui des années auparavant. Une trajectoire que rêvent de suivre les jeunes du skatepark avec leur propre groupe de rock. Un soir, les téléviseurs se brouillent et un étrange événement vient bousculer la torpeur du village.

Après «Wolven», Ward Zwart et Enzo Smits replongent dans la mélancolie pesante des années 90. Comme un orage lointain qui gronde sans éclater, «Je viens de loin mais je repars bientôt» vibre d’un bourdon continu de regards fuyants et de frustrations contenues. Au milieu des superbes atmosphères de Ward Zwart, l’éclaircie semble néanmoins vouloir percer dans l’acceptation de l’échec ou de la marge. Comme dans X-files, la vérité est ailleurs et importe peu, au final.

Une ode aux outsiders, un très beau récit étonnamment positif! (Pascal)

Je viens de loin mais je repars bientôt de Enzo Smits et Ward Zwart, Même pas mal, 33,30€ (35,00€)


Chronique de T'zée d’Appollo et Brüno

Hippolyte, le dernier fils du dictateur T’zée, vécut longtemps en Europe et ne fut jamais proche de son père. Le mal du pays provoqua pourtant son retour mais Bobbi, la seconde femme de T’zée, veilla toujours à éloigner Hippolyte des affaires du pays.  Cependant, lorsque la rébellion envahit la capitale, que le régime est à l’agonie et la mort du vieux dictateur annoncée à la radio, Hippolyte et Bobbi sont dans le même pétrin et cette situation pourrait étrangement rapprocher les anciens rivaux... Si les auteurs ne font jamais ouvertement référence à Mobutu, leur récit est parsemé d’éléments qui évoquent très clairement la fin de règne du vieux Léopard : le lancement de la première fusée africaine, l’invasion des enfants-soldats, le palais en pleine jungle équatoriale, la fuite au Maroc... Mais bien plus qu’un simple récit historique, « T’zée » regorge aussi de passions humaines et de fétiches, de malédiction et de trahisons, de fureur et de catcheurs déchaînés. Et portée par le dessin aiguisé de Brüno, cette tragédie africaine se fait à la fois sombre, captivante et inquiétante comme les eaux profondes du grand fleuve éternel…   (Philippe)

T'zée d’Appollo  et Brüno chez Dargaud, 21,40 (22,50€)


Nouveautés (juin 2022)

Jujutsu Kaisen # 15 de Gege AkutamiKi-oon6,60€ (6,90€)

Kaiju N°8 # 5 de Matsumoto, Kazé 6,70€ (6,99€)

22-26 de Tatsuki FujimotoKazé 7,00€ (7,29€)

Blue Lock # 8 de Kaneshiro et Nomura, Pika, 6,90€ (7,25€) - Édition limitée, 10,95€

Beastars # 22 de Paru ItagakiKi-oon6,60€ (6,90€)

Rokudenashi Blues # 1 de Masanori Morita, Pika, 15,30€ (16,10€)

Fullmetal Alchemist Perfect # 11 de Hiromu Arakawa, Kurokawa11,40€ (11,90€)

Ranking of Kings # 2  de Sosuke Toka, Kana, 7,30€ (7,65€)

Frankenstein de Junji Ito, Mangetsu21,90€ (23,00€)

La Fille à la moto d’Oji Suzuki, Atrabile, 20,90€ (22,00€)

Les cahiers d'Esther # 7 de Riad Sattouf, Allary17,90€

Les Frères Rubinstein # 4 de Brunschwig, Le Roux et Chevallier, Delcourt, 15,30€ (16,05€)

I.R.$ # 23 de Vrancken et Desberg, Le Lombard, 11,90€ (12,45€)

Michel Vaillant – Cannonball de LapièreBourgne et Marin, Graton, 15,20€ (15,95€)

Overseas Highway de Gueraud et Druart, Glénat, 19,00€ (19,95€)

Spa d’Erik Svetoft, L'employé du Moi, 26,60€ (28,00€)

Gaston en Normandie de Benoît Vidal, Flblb  19,00€ (20,00€)

Le voyage extraordinaire -  Vingt mille lieues sous les glaces 3/3 de Filippi et Camboni, Vents d’Ouest, 13,80€ (14,50€)

La Quête de l'Oiseau du Temps - Avant la Quête # 7 de Le Tendre, Etien et Loisel, Dargaud, 14,30€ (15,00€)

Jupiter's Legacy # 3 de Millar, Edwards et Smith, Panini Comics, 21,00€ (22,10€)


Funko POP!

POP! Animation My Hero Academia, Boruto, Fairy Tail, Fruit Basket, HunterXhunter, etc. 15,95€ pièce (Super sized 39,95€)

Plus de modèles dans nos 2 magasins… Venez les voir!


 
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