mardi 20 janvier 2009

Le Meilleur du Comics (1): "The Boys"

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En choisissant The Boys pour démarrer cette nouvelle rubrique consacrée aux bandes dessinées américaines que j'affectionne, je n'ai pu m'empêcher de penser que le titre exact de cette chronique aurait dû être "Le Meilleur (ou le Pire) du Comics". A la sortie de chaque album de Garth Ennis, la bande dessinée américaine semble en effet atteindre un nouveau seuil de permissivité en matière d'immoralité. Le scénariste écossais, débauché en 1991 par les Américains pour donner du sang neuf à leur production quelque peu moribonde, n'a cessé de repousser les limites du politiquement correct outre-Atlantique depuis lors. Pour sa première expérience chez DC Comics, il reprit avec brio la série Hellblazer à laquelle il offrit un scénario magistral sous le titre de Dangerous Habits. Puis en 1995, il lança la série Preacher qui devint rapidement culte tant son humour mordant et ses personnages hauts en couleur emportaient le lecteur dans un rire coupable. Car le lecteur se sent bien coupable de rire de tout et des interdits les plus tabous en particulier. Les éditions DC, bien contentes d'avoir ce petit génie à la plume caustique dans leurs rangs, finirent cependant par déchanter lorsque ce dernier s'attaqua à leur fond de commerce. Avec The Boys, Garth Ennis s'en prend au mythe des super-héros avec une férocité si brutale que l'éditeur de Batman et Superman s'en trouva embarrassé. DC Comics conseilla alors à l'un de ses auteurs-phares de s'adresser ailleurs pour publier le pamphlet qui fait écho à la fameuse question posée par Alan Moore dans les Watchmen: "Qui garde les Gardiens?" Garth Ennis nous offre en effet une réponse dans cette série qui s'interroge sur l'impunité totale dont jouissent les Justiciers masqués lorsqu'ils enfreignent les lois ou sont responsables de dégâts collatéraux. Une équipe de choc (et c'est peu de le dire) est donc formée pour faire comprendre aux super-héros que personne n'échappe à ses fautes. Les "Boys" feront dès lors de l'humiliation publique la plus cruelle leur sentence irrévocable. Du Garth Ennis non frelaté! Vous voilà prévenus... Nicolas.
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The Boys d'Ennis & Robertson, 2 tomes parus chez Panini Comics

 
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