lundi 12 novembre 2018

Chronique: Rien ne fera venir le jour

Dans le Japon d’après-guerre, l’heure est à l’optimisme forcé et le manga se veut également le reflet de cet éloge de la modernité et de la foi en l’avenir. Mais Tatsumi ne partage pas cet enthousiasme : « La société s’enrichissait mais paradoxalement, ce n’était pas le cas autour de moi, où les gens restaient démunis. Nous vivions en marge de ces bouleversements sociaux, coincés dans la misère ». Tout comme dans Cette ville te tuera, les personnages de Rien ne fera venir le jour sont des Japonais marginalisés et déboussolés. Des hommes, des femmes et des enfants, esclaves de leurs pulsions, aliénés par une société sans coeur, sans âme et dont les relations et les sentiments sont détruits et engloutis dans de grands centres urbains déshumanisés. Décédé en 2015, Tatsumi nous laisse en héritage un portrait intense et sans pitié de la société humaine, de ses travers honteux, ses paradoxes et ses espoirs. Une œuvre remarquable et indispensable compilée en plusieurs volumes par Cornélius. (Philippe)
Rien ne fera venir le jour de Yoshihiro Tatsumi, Cornelius, 30,00€ (31,50€)
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Certaines réductions pourront être soumises à des modifications ultérieures.


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