Emmanuel Guibert débute sa carrière
dans la bande dessinée avec « Brune » (1992), une œuvre sur la
montée du nazisme au style hyper réaliste qu’il abandonnera vite. Sur un
scénario de Joann Sfar, il dessine « La fille du professeur »,
Alph’art coup de cœur et Prix René Goscinny au Festival d’Angoulême en 1998.
Emmanuel Guibert y met en place un dessin en sépia, sensible et souple, un
style graphique qu’il continue à façonner dans Le « Capitaine
écarlate » avec David B. au scénario (2000). Toujours avec Joann Sfar, il
débute en 2000 la série pour enfants « Sardine de l’espace » dont il
écrit d’abord le scénario avant d’assurer aussi le dessin. Il dessine à partir
de 2001 la série « Les Olives noires » (3 volumes) sur un petit
garçon juif en Judée il y a 2000 ans, encore avec Joann Sfar au scénario.
Au tournant des années 2000, Emmanuel
Guibert débute la publication d’un projet ambitieux et de longue haleine, une
suite d’albums inspirés par les souvenirs de son ami américain Alan Ingram
Cope : « La Guerre d’Alan ». Ce magnifique travail de passeur de
mémoire se prolonge dans Le Photographe (trois volumes de 2003 à 2006), inspiré
des souvenirs et des photos rapportés de voyages en Afghanistan avec Médecins
sans Frontières par le photojournaliste Didier Lefèvre. Ici, photos et dessins
se complètent et se confondent, pour mieux fixer le temps et les souvenirs.
Cet intérêt pour l’autre, on le retrouvera aussi
dans « Des nouvelles
d'Alain », livre sur les communautés roms d'Europe réalisé avec Alain
Keler, ainsi que dans l’irrésistible série pour la jeunesse « Ariol »
qu’il crée avec Marc Boutavant.
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