Nous avions le « Club Dorothée », ils ont Netflix… Pourtant, à l’instar de vos parents, vous vous posez probablement des questions concernant ces animés tirés des mangas que vos enfants dévorent.
Mais d’où vient ce succès qui semble ne jamais s’épuiser ? A vrai dire, il faut nuancer ceci. Dans les années 80, lorsqu’arrivent les premières traductions en français de mangas, le public découvre un livre moins cher et plus volumineux qu’un album de BD franco-belge. Facile à prêter, on se partage les séries dans les cours de récréation. Mais surtout, là où minimum 1 an sépare deux tomes d’une série BD, les suites de mangas paraissent tous les 2-3 mois. Le Japon regorge de bonnes séries jamais éditées en français mais déjà publiées au pays du soleil levant. Il suffit de les traduire (parfois trop vite et mal d’ailleurs) et hop ! en librairie. Arriva, ce qui devait arriver, le stock de séries finies au Japon s’épuisa et les éditeurs francophones n’eurent d’autre choix que de se rabattre sur les séries en cours. Résultat, un ralentissement du rythme de parution associé à l’arrêt du Club Dorothée engendra une baisse d’intérêt (toute relative quand même) pour le manga.
Mais voilà que le boum des plateformes de streaming ramène les dessins animés japonais sur le devant de la scène. Un lockdown plus loin, une nouvelle génération de téléspectateurs d’abord, de lecteurs ensuite émerge. L’industrie du manga est relancé : on réédite les classiques (avec cette fois de bonnes traductions), on traduit les spin off, on découvre de nouvelles séries.
Alors, faut-il s’inquiéter que nos enfants lisent ces livres venus d’ailleurs ?
Le premier point à relever, c’est qu’ils lisent, tout simplement. On va quand même pas s’en plaindre. D’autre part, la qualité des récits est plutôt de bonne facture. L’histoire de « Naruto » n’est pas sans rappeler celle d’ « Harry Potter », les deux étant nés par ailleurs quasi la même année. Si « One Piece » s’étend sur 99 volumes (en cours), on est surpris de découvrir que l’univers continue à tenir la route et l’intrigue à avancer vers une fin que l’auteur a, semble-t-il, déjà écrite.
Nous ne nous plaindrons pas non plus d’entendre nos chérubins s’enthousiasmer pour une autre culture que la nôtre, voire exprimer le désir de visiter le Japon.
Enfin, l’offre actuelle de mangas sur le marché francophone est tellement large qu’il ne devrait pas être très compliqué pour vous d’y trouver votre propre bonheur.