mercredi 21 juin 2017

Notre chronique de « L'araignée de Mashhad» de Mana Neyestani


Mashhad, située au nord-est de l’Iran, abrite le mausolée de l’imam Reza. Cette ville sainte attire chaque année des millions de pèlerins, poussant l’État à en faire la vitrine du chiisme. Mais Mashhad offre également un autre visage, celui d’une ville où le recours à la prostitution et à la drogue est fréquent pour échapper aux ravages de la pauvreté et de l’injustice sociale. C’est dans cette grande métropole contrastée qu’au début des années 2000, Saïd Hanaï assassina seize prostituées… S’inspirant d’entretiens filmés de Saïd Hanaï, l’auteur fait intervenir plusieurs personnages-clés de cette sombre affaire pour dresser le portrait du tueur et mettre à jour ses motivations. Saïd Hanaï apparaît ainsi comme un personnage calme et posé qui n’éprouve aucun remords ni culpabilité, le meurtre de ces prostituées étant pour lui une manière d’accomplir son devoir de musulman. Après Une métamorphose iranienne, Mana Neyestani nous propose avec L’araignée de Mashhad une nouvelle plongée fascinante  dans les contradictions de la société iranienne où religion, morale et politique sont inextricablement mêlées. Un ouvrage édifiant et interpellant au cœur d’un pays difficile à cerner. (Philippe)

L'araignée de Mashhad de Mana Neyestani, Çà et Là, 16,20€ (18,00€)
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