lundi 4 mars 2019

Chronique: Noire

Il ne fait pas bon être noir dans les années ‘50 en Alabama. Les lois ségrégationnistes visent à séparer les noirs des blancs dans tous les lieux publics et à préserver la suprématie de ces derniers. Les transports en commun ne font pas exception et les règles à bord sont très strictes. Lorsque la jeune Claudette Colvin refuse de céder sa place à une femme blanche qui lui réclame, elle se fait arrêter et violenter par la police. Son acte va lancer un important mouvement de boycott, repris par Rosa Parks et Martin Luther King. Si le « Noire » d’Émilie Plateau revient sur la période sombre de la ségrégation aux États-Unis, elle se focalise avant tout sur la vie de Claudette Colvin, une pionnière dans la lutte pour les droits civiques tombée rapidement dans l’oubli. Parce qu’elle était trop jeune ou simplement parce qu’elle était une femme, le nom de Claudette Colvin a disparu de la circulation, prouvant une fois de plus que l’Histoire a la mémoire sélective et qu’elle peut parfois s’écrire sans ses principaux protagonistes ! Le graphisme délicat et épuré d’Émilie Plateau ainsi que la fluidité de la narration font partie des atouts de ce récit touchant et engagé qui rend un hommage justifié à la discrète Claudette Colvin.  (Philippe)
Noire d’ Emilie Plateau, Dargaud, 17,10€ (18,00€)
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