vendredi 1 février 2019

FIBD

Le Grand Prix : Rumiko Takahashi
Deuxième mangaka et deuxième femme à remporter ce titre après Katsuhiro Otomo, Rumiko Takahashi a été élue Grand Prix du 46e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême. Quarante ans d'une carrière fulgurante, plus de 200 millions d'exemplaires vendus dans le monde, entrée au Eisner Hall of Fame en 2018… Rumiko Takahashi est la reine du shōnen.


(Pour regarder, cliquez sur la vidéo ou sur ce lien.)

Vous regardiez ? Eh bien ! Lisez maintenant !
Peut-être n’avez-vous jamais lu un manga ? Mais même si tel est le cas, pourvu que vous étiez enfant dans les années « Club Dorothée », vous connaissez forcément les adaptations en animé des œuvres phares de Rumiko Takahashi : « Ranma ½ », « Juliette je t’aime » ou « Lamu ». Mais c’est le livre qui fait l’auteur et en l’occurrence, ces livres-ci méritent que les adultes que nous sommes à présent s’y attardent.
Si « Maison Ikkoku » (« Juliette je t’aime ») a tous les ingrédients d’une comédie romantique, c’est aussi une chronique sociale d’un Japon du quotidien, où les fins de mois sont difficiles, où les codes sociaux dictent la norme de laquelle il est impossible de dévier sans se faire exclure, où la hiérarchie de classe est pesante et omniprésente.
Quant au plus gros succès de Rumiko Takahashi, « Ranma ½ », sous une apparente caricature d’un film de Jackie Chan, il se révèle être un bon plaidoyer pour une véritable égalité des sexes. En effet, si Ranma, expert en arts martiaux se transforme en jeune femme au contact de l’eau froide, les capacités et l’habilité du personnage restent les mêmes, quel que soit son sexe (son caractère aussi d’ailleurs). Au-delà de la réflexion sur le genre qu’offre le contenu, l’autrice se permet, dans un paysage éditorial japonais où tout est extrêmement calibré, de brouiller les frontières entre shonen (destiné aux garçons) et shojo (destiné aux filles).
Glénat avait pris les devants et a commencé les rééditions des « Ranma ½ » en « édition originale ». On espère que ce Grand Prix incitera Delcourt/Tonkam a en faire de même pour « Maison Ikkoku ».


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