Lorsque Sachiko entre à l’université et emménage dans une pension en ville, elle est avant tout heureuse de quitter le nid familial. Elle fait la connaissance de Shin Kuramoto, un autre jeune pensionnaire sans gêne qui aime bousculer la timide Sachiko. Ils sortent ensemble et vient rapidement la première nuit où ils font l’amour. Mais de manière inexplicable, le sexe de Shin ne parvient pas à pénétrer celui de Sachiko. Un problème intime qui va avoir de lourdes conséquences et sérieusement ébranler la confiance et l’équilibre psychologique de la jeune femme... Émouvant, cru et sans concessions, « Elle ne rentre pas celle de mon mari» ne nous épargne rien de la solitude de la jeune femme, de ses douleurs physiques, de son sentiment d’inutilité ou des humiliations qu’elle subit. Très beau portrait de femme, le récit retrace comment Sachiko va mettre de nombreuses années à trouver la volonté et la sérénité nécessaires pour tracer sa propre voie. Mais cette série, terminée en 5 tomes, est également une chronique sociale à la fois fine et brute, de cette société japonaise réactionnaire dans laquelle le bonheur ne peut se trouver que dans la parentalité et dans une sexualité normée. « Elle ne rentre pas celle de mon mari » est la brillante adaptation en manga du roman éponyme de Kodama dont une version télévisée existe également sur Netflix sous le titre « My husband won’t fit ». (Philippe)
Elle ne rentre pas celle de mon mari (volumes 5/5) de Yukiko Goto et Kodama au Lézard Noir, 12,40€ (13,00€)